Psychologue clinicienne. Je m’occupe de la prise en charge de patients ayant des problèmes de santé et/ou de bien-être. Il peut s’agir de problèmes liés aux émotions (comme l’anxiété ou le stress), aux symptômes physiques liés à ces émotions, à des comportements problématiques, à des problèmes relationnels ou, également, à des troubles psychiques.
A partir du 1er septembre 2016, la psychologie clinique sera reconnue comme profession de soins de santé.
Système neurovégétatif, système nerveux autonome. Le système qui nous permet de réguler différentes fonctions automatiques de l’organisme (rythme cardiaque, circulation, pression artérielle, respiration, activité musculaire, digestion, etc.). Il comprend un accélérateur et un frein.
Système orthosympathique, système sympathique. Correspond à l’accélérateur, c’est le système du stress, de mise en alerte de l’organisme, la préparation à la fuite, à l’attaque, ou plus simplement la préparation à l’activité physique et/ou intellectuelle. Il fonctionne avec l’adrénaline et est très utile à notre survie et/ou à nos performances lorsqu’il est activé de façon brève et limitée dans le temps.
En cas de sur-activation, un gros coup de stress peut être ressenti.
Système parasympathique. Correspond au frein, celui qui nous aide à nous endormir, à nous relaxer, à digérer les aliments. Il fonctionne avec l’acétylcholine.
En cas de sur-activation, un gros coup de pompe peut être ressenti.
Une hyperstimulation du système orthosympathique, appelée hypersympathicotonie ou neurotonie pourra donner des symptômes aussi divers que des douleurs liées aux tensions musculaires, des céphalées, une agitation, des douleurs thoraciques, une bouche sèche, des maux d’estomac, des diarrhées ou de la constipation, des sueurs, une hyperventilation, des sensations vertigineuses, des fourmillements dans les extrémités des membres, des troubles sexuels, une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la tension artérielle,…
Une neurotonie donnera souvent à terme un retour de balancier, donc une hyperactivation du système parasympathique, avec un épuisement généralisé, des chutes de tension, une tendance à faire des malaises vagaux,…
Ce qu’il est important de comprendre ici, c’est que cette hyperstimulation peut provenir de causes aussi diverses que des problèmes dans le quotidien, une douleur qui dure, des problèmes du passé qui n’ont pas encore été réglés, un deuil non fait, un manque de support familial ou social lors de problèmes,etc.
Par ailleurs, nous sommes ici devant un problème de fonctionnement des organes. Rien n’est cassé, il n’y a pas de lésions. Il est donc possible de déprogrammer et ensuite de reprogrammer le système de façon différente.
Il est cependant toujours prudent de vérifier avec votre médecin qu’il n’y a pas de causes organiques derrière les symptômes. Lorsqu’il s’avère qu’il s’agit effectivement uniquement d’un problème de fonctionnement, il est alors possible de commencer une reprogrammation du système avec des méthodes spécifiques.
L'agent. C’est le stimulus, le déclencheur à l’origine de la réaction.
La réaction. C’est toute la chaîne des réactions physiologiques, chaîne liée à une mise en branle du système orthosympathique (voir ci-dessus).
L'attitude. Il s’agit ici de notre façon d’appréhender et de percevoir cette réaction de stress. Cette attitude sera très variable d’une personne à l’autre, en fonction de l’agent de stress mais aussi de nos ressources, de notre vécu, du soutien dont on dispose à ce moment-là,etc…
Lorsqu’on est confronté à une émotion forte à laquelle on n’a pas pu donner place, qu’on n’a pas pu intégrer, cet événement peut être ressenti comme traumatique. Que l’on en ait été victime soi-même, que l’on en ait été témoin ou que l’on ait appris qu’un événement traumatique est arrivé à un proche, il peut nous toucher.
Qu’il s’agisse de “traumatismes avec un grand T”, scènes de guerres, viol, violences, braquages, perte soudaine d’un être cher, événements naturels, hospitalisations et problèmes de santé très précoces,…
Ou qu’il s’agisse de “traumatismes avec un petit t”, humiliations répétées, harcèlement, négligences, agressions verbales, etc. particulièrement pendant l’enfance.
Tous peuvent nous blesser. Même des petites phases à première vue anodines peuvent, si elles se répètent, nous donner à terme une certaine vulnérabilité.
Cette vulnérabilité nous fera réagir plus fortement à des difficultés ultérieures. Cela permet d’expliquer pourquoi 2 personnes peuvent avoir une réaction très différente par rapport à un même événement considéré comme potentiellement traumatique : l’une entrera dans un état de stress post traumatique alors que l’autre intégrera l’événement sans symptômes à terme.
L'état de stress post traumatique. Il peut apparaître lorsqu’une personne a été confrontée à un événement potentiellement traumatisant. Les symptômes durent au moins un mois et peuvent dans certains cas durer pendant des années.
Il est caractérisé par :
Des reviviscences : cauchemars, flash-backs, souvenirs envahissants de l’événement, réactions fortes lors de stimulis associés à l’événement traumatique.
De l’évitement d’éléments qui rappellent le trauma, qu’il s’agisse de souvenirs, de lieux, d’objets, d’actions,…
Une hyperactivation du système nerveux orthosympathique (voir ci-dessus) : hyper-réactivité, irritabilité, réactions de sursaut, insomnies, difficultés de concentration,…
Des changements émotionnels et cognitifs : croyances négatives persistantes à propos de soimême et du monde, ressentir trop ou pas assez d’émotions, incapacité à se souvenir de certaines parties du trauma,…
Ce qui est paradoxal et typique d’un stress post traumatique, c’est que la personne sait de façon rationnelle que le trauma est passé mais elle ne peut s’empêcher d’en ressentir les symptômes et émotions. Une partie du système sait que le trauma est terminé alors qu’une autre partie reste coincée dedans. Cela explique que l’on puisse continuer à reproduire certaines actions, ressentir certaines émotions sans trop savoir pourquoi. Ces comportements ou émotions ont été utiles à l’époque mais ne le sont plus aujourd’hui.
Lorsque les parties qui sont restées bloquées dans le passé ressentent que les événements difficiles sont terminés, les comportements et émotions reliés à ces événements s’arrêtent spontanément car ils n’ont plus d’utilité dans le présent.
Parler des événements traumatiques ne suffit pas nécessairement à passer à autre chose. Des méthodes spécifiques telles que l’EMDR ou l’ICV permettent à tout le système de ressentir que l’événement est terminé. Il sera classé comme terminé au même titre que les autres événements vécus.
Traumatismes complexes. Lorsqu’il y a eu traumatismes répétés et anciens, l’on peut observer des troubles de la régulation des affects, des troubles du comportement, des troubles somatiques, relationnels, dissociatifs (voir ci-dessous) mais aussi des troubles identitaires qui affectent réellement en profondeur la personnalité des personnes traumatisées.
Troubles dissociatifs. Lors d’un développement “normal”, nos différents vécus, nos différentes expériences sont intégrés dans un tout relativement stable qui forme une histoire de vie et une conscience de soi qui sera encore renforcée par les nouveaux événements vécus et notre réaction à ces événements. Cette conscience de soi est la sensation et l’image de qui l’on est.
“Ce vécu m’appartient, c’est bien moi, dans ces événements, agréables ou désagréables”. “J’ai la sensation profonde que ce que j’y ai fait, ressenti, pensé, éprouvé m’appartient”. Cette intégration permet à notre mémoire autobiographique de se former harmonieusement.
Le terme “dissociation” recouvre la séparation, le manque d’intégration d’éléments qui étaient associés. Elle peut survenir de façon temporaire, lorsqu’on est fatigué, malade ou sous pression. Elle peut devenir chronique quand il y a beaucoup de traumatismes répétés dans l’enfance. Elle devient alors un mode de fonctionnement. Dans le futur, chaque événement qui rappellera un traumatisme re-déclenchera une dissociation. Ce manque d’intégration fera que certaines expériences ne seront pas considérées comme faisant partie de soi.
“Ces expériences ne m’appartiennent pas, ce n’est pas moi qui ai eu peur dans cet événement”. La dissociation est à la base un mécanisme de défense qui permet de se protéger et donc de veiller à la survie. Le vécu traumatique est dissocié, mis de côté, pour se protéger de sensations émotionnelles extrêmes. Le jeune âge, le degré de gravité du trauma, la chronicité des événements vécus et le manque de soutien lors des événements difficiles faciliteront la dissociation.
Une belle explication de la dissociation peri-traumatique (pendant une situation traumatique) peut être visionnée sur Dailymotion.
La dissociation peut toucher différents niveaux, donner différents symptômes :
Amnésie dissociative : un souvenir est écarté de la mémoire.
Dépersonnalisation : quand il y a perte du sens de soi, l’on peut ressentir un détachement par rapport à son propre corps, se sentir comme n’étant pas dans son corps.
Déréalisation : la perception de l’environnement change, le monde paraît irréel.
On peut souffrir aussi d’images intruses qui viennent de façon automatique, de sensations bizarres qui semblent ne pas nous appartenir, de comportements qui semblent venir de nulle part.
On peut ressentir des douleurs qui n’ont pas de cause médicale.
Certaines personnes entendent des voix dans la tête.
II peut y avoir une incertitude par rapport à sa propre personnalité, une confusion ou changement de l’identité.